Blog Réplication du succès des PME agricoles à travers l'Afrique de l'Ouest et le Sahel : Élargissement des accélérateurs d'agroentreprises sensibles au genre
Un programme d'accélération pour les petites et moyennes entreprises (PME), dirigé par des femmes et axé sur les femmes au Sénégal, montre comment le secteur agricole peut surmonter les barrières financières qui empêchent les femmes d'accéder et d'utiliser des innovations adaptées au climat. AICCRA, le Programme de Résilience des Systèmes Alimentaires de la Banque Mondiale (FSRP), l'Alliance de la Bioversité Internationale et du CIAT, ainsi que le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) se sont réunis pour identifier les voies et actions nécessaires pour réussir la réplication et l'expansion de programmes d'accélération similaires axés sur le genre en Afrique de l'Ouest.
En Afrique de l'Ouest et au Sahel, un écart de productivité existe entre les agriculteurs hommes et femmes, car ces dernières rencontrent plus de difficultés à accéder aux ressources, y compris financières. En même temps, le changement climatique affecte de manière disproportionnée les activités agricoles dirigées par des femmes, les rendant particulièrement vulnérables.
Les femmes jouent des rôles significatifs à travers les chaînes de valeur agricoles, en tant que productrices, transformatrices, vendeuses et consommatrices. Avec leur expertise, leur ingéniosité et leur expérience vécue, les femmes sont des déterminants et des contributrices importantes à la résilience des ménages face au changement climatique.
Des investissements ciblés peuvent orienter davantage de capitaux vers les agricultrices et les agro-entrepreneures, dont la participation est cruciale pour l'expansion des innovations et solutions en agriculture intelligente face au climat, les rendant « intelligentes en termes de genre ».
S'attaquer aux écarts de financement rencontrés par les agricultrices et les PME agricoles appartenant à des femmes peut débloquer des opportunités significatives pour renforcer l'innovation climatique et offrir des résultats socio-environnementaux plus robustes et équitables, conférant aux programmes d'accélérateurs sensibles au genre un potentiel de transformation.
Au Sénégal, un accélérateur dirigé par AICCRA appelé le Challenge des Accélérateurs Sensibles au Genre a rassemblé 20 PME dirigées par des femmes (sélectionnées parmi plus de 250 candidatures) pour participer à un programme d'accélération qui comprenait le renforcement des capacités, l'assistance technique et des subventions économiques. Il a atteint des résultats significatifs :
85 % des PME dirigées par des femmes ont acquis de nouveaux clients, 69 % ont signé au moins cinq nouveaux accords de partenariat, et près de la moitié ont entamé des discussions avec des investisseurs pour développer leurs entreprises. Dans un cas, l'accélérateur a même conduit à un financement correspondant à quatre fois la valeur de l'investissement initial en subventions d'AICCRA.
Selon Ena Derenoncourt, spécialiste des investissements sensibles au genre pour AICCRA : « L'Accélérateur Sensible au Genre tire parti des approches basées sur la science du CGIAR pour adapter le renforcement des capacités en CSA et les mécanismes de réduction des risques, en organisant des opportunités et en améliorant la capacité bancaire pour attirer des investissements impactants pour les agro-PME dirigées par des femmes. »
Une histoire de succès remarquable est celle d' ACASEN, une entreprise familiale sénégalaise spécialisée dans la production et la commercialisation de noix de cajou, d'arachides et d'autres produits alimentaires. ACASEN s'approvisionne en matières premières auprès de petits producteurs au Sénégal, avec plus de 80 % de ses employés étant des femmes. Réfléchissant à l'impact du programme lors de l'atelier régional, Hermione Awounou, PDG d'ACASEN, a déclaré :
« Le Programme d'Accélérateur Sensible au Genre a été un catalyseur pour mon entreprise. Grâce à la formation en gestion financière, aux conseils sur les procédures légales et à la préparation aux investissements, j'ai pu non seulement structurer mon projet mais aussi lever 10 fois plus de ressources après un partenariat avec WIC Capital. Ce programme est central pour les PME, car il nous propulse vers l'adoption de pratiques durables qui peuvent aider nos entreprises à se développer face au changement climatique. »
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Mise à l'échelle de l'innovation du Sénégal vers l'Afrique de l'Ouest
"Nous devons donner la priorité à ces ateliers où tous les acteurs se réunissent, car le succès n'est possible que si nous combinons nos efforts. Parmi les pays du FSRP, nous devons apprendre les uns des autres et prendre en compte les recommandations pour assurer l'expansion efficace du programme d'accélérateur sensible au genre." - Sadio Cissé, Coordonnateur national du FSRP au Mali.
Dans le cadre de son mandat visant à assurer le « débordement » des innovations dirigées par AICCRA de pays comme le Sénégal au profit d'autres dans la région, l'équipe régionale d'AICCRA en Afrique de l'Ouest a collaboré avec CORAF et le Programme de Résilience des Systèmes Alimentaires (FSRP) de la Banque Mondiale pour organiser un atelier régional afin de présenter le Programme d'Accélérateur Sensible au Genre aux parties prenantes des pays du FSRP.
"Cet atelier a servi de plateforme excellente pour explorer avec nos partenaires de CORAF et les équipes nationales du FSRP les opportunités et les mécanismes de mise à l'échelle pour assurer que les innovations profitent équitablement à toutes les communautés." - Alcade Segnon, Officier Scientifique pour AICCRA en Afrique de l'Ouest.
Qu'est-ce que le FRSP ?
Le Programme de résilience des systèmes alimentaires en Afrique de l'Ouest de la Banque Mondiale (FSRP) est un programme en plusieurs phases qui vise à augmenter la préparation contre l'insécurité alimentaire et à améliorer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays participants.
Le FSRP est structuré autour de cinq composantes :
- Renforcement des services de conseil numérique pour la prévention et la gestion des crises agricoles et alimentaires régionales,
- Renforcement de la durabilité et de la capacité d'adaptation de la base productive du système alimentaire pour améliorer la résilience de cette base,
- Intégration du marché alimentaire régional et commerce agiront comme un mécanisme d'adaptation climatique à faible émission de carbone en équilibrant la production alimentaire face à la volatilité spatiale intra-régionale de la production induite par le changement climatique et en accélérant la réponse à ces pénuries alimentaires induites par le climat,
- Composante de réponse d'urgence contingente (CERC) est un mécanisme de financement des dépenses admissibles en cas d'urgence provoquée par une catastrophe naturelle,
- Gestion du projet se concentrera sur tous les aspects de la gestion du projet.
Dr Mariame Maiga, conseillère régionale pour le genre et le développement social, CORAF.
Aledji Essosimna de FSRP-Togo
Relier les points : De la facilitation de l'accès à l'identification des mécanismes de mise à l'échelle des innovations sensibles au genre
Au Marché 2023 des Innovations et Technologies Agricoles (MITA 2023), organisé sous le thème "Faciliter l'accès aux technologies et innovations agricoles sensibles au genre et à la nutrition'', une recommandation clé a été de renforcer les efforts des organisations régionales pour permettre un débordement efficace des solutions et innovations climatiques intelligentes en matière de genre au profit de tous les pays de la CEDEAO. Cet atelier actuel aborde les principales recommandations de l'événement MITA, en particulier la nécessité de faciliter et de coordonner le transfert des innovations et technologies sensibles au genre.
« Le CORAF a depuis longtemps reconnu l'importance d'intégrer le genre dans l'innovation agricole. Nous saluons cette collaboration avec l'Alliance de Bioversity Internationale et du CIAT à travers le projet AICCRA », a déclaré Dr Mariame Maïga, conseillère régionale en genre et développement social au CORAF.
Elle a ajouté : « Notre expérience lors du MITA 2023 a fourni des perspectives sur la manière dont la collaboration entre le CORAF et d'autres institutions régionales peut mettre à l'échelle les technologies sensibles au genre pour favoriser une adoption régionale plus large. Cet atelier est un point de départ pour la mise à l'échelle et l'utilisation du programme d'accélérateur de genre en Afrique de l'Ouest. »
Après avoir partagé des perspectives sur l'accélérateur, les participants à l'atelier ont été divisés en petits groupes par pays avec des représentants du Burkina Faso, du Tchad, du Ghana, du Mali, du Niger, du Sénégal, de la Sierra Leone et du Togo – tous pays où opère le FSRP.
Dans ces groupes, les participant.e.s ont réfléchi à des étapes concrètes pour reproduire le succès du programme dans leurs propres pays.
L'atelier régional sur la mise à l'échelle de l'accélérateur sensible au genre en Afrique de l'Ouest et au Sahel a constitué une occasion exceptionnelle de renforcer les synergies entre l'AICCRA et les pays ainsi que les partenaires régionaux impliqué.e.s dans le FSRP tels que le CORAF et le Centre Régional AGRHYMET.
Par la suite, tou.te.s les participant.e.s ont exprimé leur soutien à la mise à l'échelle du programme d'accélérateur sensible au genre dans leur pays, notant que de tels accélérateurs pourraient améliorer les résultats des efforts du FSRP déjà en place dans leur pays dans des filières telles que le riz, le maïs, le niébé, la tomate, l'oignon, la papaye, le moringa, la mangue et les agrumes.
Les discussions de suivi ont formulé des recommandations pour réussir la mise à l'échelle de l'accélérateur sensible au genre, telles que des réunions bilatérales pays par pays et le renforcement des capacités en matière de genre et d'inclusion sociale.
« Le programme d'accélérateur sensible au genre est opportun car il permet réellement de valoriser les entreprises dirigées par des femmes. Grâce à cette initiative, les microprojets appartenant à des entreprises de femmes et de jeunes bénéficieront d'un encadrement sur mesure et seront mis en relation avec des investisseurs potentiel.e.s. » - Mme Bengaly-Compaoré Placide, point focal du FSRP à la Direction Générale des Études et des Statistiques Sectorielles (DGESS), Ministère de l'Agriculture au Burkina Faso.
