Blog L'élevage au niveau local : Les contributions de Rein van der Hoek à la résilience communautaire en Afrique de l'Ouest

Le travail du Dr Rein van der Hoek, scientifique à l'Alliance, intègre des systèmes agricoles mixtes combinant cultures, élevage et arbres pour améliorer la santé des sols, augmenter la production de biomasse et renforcer la résilience face aux défis environnementaux.

Lorsqu'il a commencé ses études, Rein van der Hoek était entouré d'ami.e.s dont les familles étaient des éleveur.euse.s à petite échelle. Il s'est intéressé à l'agriculture dès son jeune âge, mais ne savait pas comment orienter ses intérêts vers l'agriculture et la durabilité. En explorant divers domaines, van der Hoek s'est montré sceptique face aux méthodes agricoles industrielles : « J'ai trouvé que ce modèle était trop axé sur le rendement, souvent au détriment de l'environnement. » Ce n'est qu'en concentrant ses études sur l'agriculture tropicale - en particulier sur l'intégration de l'élevage dans les écosystèmes - qu'il a découvert sa passion. Il explique : « Découvrir la production alimentaire tropicale m'a montré la possibilité de concilier mes intérêts pour l'agriculture et la durabilité. »

 

Redéfinir l'agriculture : Une vision intégrée et locale

Après avoir terminé ses études à l'Université de Wageningen, Rein van der Hoek a cherché à appliquer ses connaissances de manière pratique et a rejoint le Centre International d'Agriculture Tropicale (CIAT), aujourd'hui intégré à l'Alliance. Pendant plus de 20 ans, il a dirigé des projets en Amérique centrale et, plus récemment, en Afrique. Ces expériences ont renforcé sa conviction que les solutions agricoles doivent être adaptées aux contextes locaux : « Les solutions universelles ne fonctionnent pas. Il est crucial de comprendre les spécificités de chaque région. »

Installé au Sénégal, il travaille désormais à soutenir les communautés rurales confrontées aux défis du changement climatique et de la dégradation des sols. Selon ses propres mots : « Mon objectif est de renforcer leur résilience face aux problèmes actuels et futurs. » En collaborant étroitement avec les organisations locales, les gouvernements et les agriculteur.rice.s, il s'efforce de garantir que les innovations répondent aux besoins spécifiques et soient durablement intégrées dans les pratiques agricoles. Cette approche participative permet non seulement de trouver des solutions efficaces, mais aussi de renforcer la confiance et l'autonomie des parties prenantes locales.

Son engagement envers les communautés agricoles d'Afrique de l'Ouest reflète sa vision d'un avenir où cette région deviendra un leader en agriculture durable : « En combinant les savoirs locaux avec la science moderne, nous pouvons concevoir des systèmes agricoles à la fois productifs et respectueux de l'environnement, » conclut-il avec optimisme.

Innover pour l'avenir : Les fourrages dans les systèmes mixtes culture-élevage-arbre

Confronté à la réalité des sols appauvris et des ressources limitées, Rein van der Hoek introduit des fourrages dans les systèmes agricoles mixtes intégrant cultures, élevage et arbres. Selon lui, « cette approche n'optimise pas seulement l'utilisation des terres, mais enrichit également la biodiversité et renforce les cycles de nutriments. »

En collaboration avec des partenaires nationaux et des agriculteur.rice.s locaux.ales, il mène des évaluations agronomiques et participatives pour tester ces innovations. Certains champs pilotes montrent des résultats impressionnants, avec une production de biomasse atteignant jusqu'à 30 tonnes par hectare par an : « Ces fourrages offrent un aliment de qualité supérieure pour le bétail, améliorant ainsi la production et la qualité du lait et de la viande. »

L'intégration des fourrages dans les systèmes mixtes améliore non seulement la productivité du bétail, mais contribue également à enrichir la biodiversité en créant des habitats pour diverses espèces et en favorisant une plus grande diversité végétale. Les cycles de nutriments sont renforcés grâce à la combinaison de cultures, de fourrages et d'arbres, qui travaillent en synergie pour restaurer la fertilité des sols et augmenter leur capacité de rétention d'eau.

En misant sur ces méthodes, van der Hoek offre aux agriculteur.rice.s une voie vers une agriculture plus résiliente et durable : « Face aux défis du changement climatique et de la dégradation des sols, il est essentiel d'adopter des approches intégrées qui bénéficient à la fois aux populations et à la nature, » affirme-t-il.

Impacts écologiques et sociaux : Cultiver le changement

Les innovations basées sur des fourrages améliorés ont un impact profond sur l’environnement et les communautés rurales. En introduisant des légumineuses dans les pâturages, les communautés travaillant avec Rein van der Hoek réduisent les émissions de méthane du bétail grâce à une meilleure digestibilité des aliments. De plus, les systèmes intégrant des graminées améliorées peuvent séquestrer jusqu'à 267 tonnes de carbone par hectare, contribuant de manière significative à l’atténuation du changement climatique : « C’est un bénéfice pour les agriculteur.rice.s, les communautés et la planète, » affirme-t-il.

Pour les moyens de subsistance, les résultats sont tout aussi positifs. Grâce à une productivité animale accrue, les agriculteur.rice.s constatent une augmentation de leurs revenus. Les formations et démonstrations pratiques fournies par le Dr van der Hoek et son équipe renforcent les compétences locales, permettant aux communautés d’adopter et d’adapter ces nouvelles techniques : « Il est essentiel que les agriculteur.rice.s puissent adapter ces pratiques à leurs besoins spécifiques, » insiste-t-il.

Son approche, axée sur le renforcement des capacités locales, repose sur la synergie entre les savoirs locaux et les sciences modernes : « Lorsque nous unissons ces deux types de connaissances, nous pouvons accomplir de grandes choses, » conclut-il.

Participation de la communauté

Le Dr Rein van der Hoek est convaincu que l’avenir de l’agriculture repose sur la formation et l’implication des jeunes, et il travaille à inspirer la prochaine génération d’agronomes, en mettant l’accent sur l’inclusion sociale : « En incluant les femmes et les jeunes dans nos projets, nous nous assurons que l’innovation continue de prospérer, » souligne-t-il.

La vision du Dr van der Hoek pour l’agriculture repose sur le respect de la terre et des communautés agricoles. Pour lui, l’agriculture ne doit pas seulement être productive, elle doit également être durable et responsable : « Les agriculteur.rice.s sont les gardien.ne.s de la terre. Leur expertise est essentielle pour garantir la durabilité des innovations, » affirme-t-il. À travers son travail en Afrique de l’Ouest, le Dr van der Hoek démontre que l’agriculture peut être un puissant moteur de développement et de protection de notre planète.

Scientifique